Les passe-murailles adapté à une classe d’UPE2A

De janvier à avril 2020, l’association COMET’ anime un atelier Passe-murailles dans la classe UPE2A (Unité Pour Elèves Allophones Arrivants) de l’école Anthoard à Grenoble. Dix séances d’1h30 sont prévues pour initier les enfants à l’ethnographie et créer un conte commun qui reprend des éléments de leurs récits de vie. Les onze enfants scolarisés ont tous entre 8 et 10 ans et viennent d’horizons différents (Russie, Lybie, Macédoine, Algérie, Afghanistan, Syrie, Pakistan, Bulgarie).

Nous utilisons, comme avec les enfants des clubs-lectures, la carte du monde caché. Elle représente une île dont les recoins symbolisent les aspects les plus tangibles d’une culture : le pays, la langue, l’artisanat et les traditions, les interdits et enfin la transmission au sein de la famille. Les ateliers se font avec le fameux “Arbre à Palabres” qui libère la parole et l’écoute et nous distribuons à chaque enfant un carnet d’enquête avec des missions. Pour la classe UPE2A, nous avons choisi d’amener une malle aux trésors qui, une fois ouverte, dévoile des petits objets et des habits qui serviront à faire du mime et des saynètes de théâtre.

Parmi les activités déjà réalisées avec les enfants, nous avons fait une sortie dans le quartier pour qu’ils photographient ce qui ne leur est pas familier (menus écrits en français à la terrasse des restaurants, sculpture de Calder “Les trois Pics”, graffitis, tramways, etc). Les élèves ont ensuite pu expliquer à tous ce qu’ils trouvaient étrange dans les images. Nous avons aussi commencé le dictionnaire des “éléphants volants” comme s’est rebaptisé le groupe. Il s’agit d’un cahier où sont notés des mots que les enfants aiment dans leurs langues, suivi d’un dessin et d’une traduction en français. Nous avons donc : “Kopa” (“écorce” en russe), “Gace” (“tasse” en pachto), “виножито” (“arc-en-ciel” en macédonien).

La maîtresse, Alexandra Bini, qui est très investie dans notre projet nous offre un réel appui en préparant les enfants aux séances. Nous allons par exemple réaliser avec les jeunes une carte sensible de leur voyage jusqu’en France. Ils pourrons tracer de manière subjective les étapes de leur trajet ainsi que les émotions qu’ils ont ressenti à tel ou tel moment. Afin qu’ils soit plus facile pour eux de trouver les mots justes en français, la maîtresse a fait un cours pour évoquer les différentes émotions qu’on peut ressentir. De plus, il n’est pas rare que les élèves complètent leurs carnets d’enquête en classe.

Vous pouvez suivre l’avancée du projet sur notre page facebook : https://bit.ly/2V2vmub